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Climato Justice : Jeunesse au front

19 août 2024 - Marie-Hélène Croisetière

Albert Lalonde est comme les jeunes de son âge. À une exception près : iel poursuit le gouvernement canadien en justice.

La poursuite tente de démontrer que les effets climatiques, déjà perceptibles, constituent une violation des droits des jeunes par le gouvernement, qui ne réduit pas suffisamment les émissions de GES du pays.

8 octobre 2018. La date est marquée au fer rouge dans l’esprit d’Albert. Alors âgé·e de 16 ans, iel prend connaissance du rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC).

Illustration : Pauline Stive

 

«Mon sentiment d’impuissance est devenu très profond et envahissant.»

Pour apaiser son angoisse, iel passe à l’action. Avec le comité vert de son école, Albert organise des manifestations dans le cadre des Vendredis pour le
futur de Greta Thunberg. Ces rassemblements font boule de neige. Albert prend goût au militantisme.

Iel apprend que le cabinet juridique américain Our Children’s Trust cherche à réunir un groupe de jeunes qui subissent les contrecoups climatiques au Canada. Ce cabinet mène une douzaine de poursuites climatiques avec des jeunes de quatre pays différents.

Quelques mois plus tard, Albert participe au premier procès constitutionnel sur le climat mené par des jeunes au Canada. L’affaire est nommée «La Rose», le nom de famille d’une des poursuivantes. Le groupe se compose initialement de 15 jeunes, qui ont alors entre 10 et 19 ans.

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«Je voulais qu’on arrête de parler des changements climatiques au futur.»

Illustration : Pauline Stive

La Rose contre Sa Majesté le Roi

Qui ? 14 jeunes provenant de sept provinces et territoires

L’accusation : Le Canada compromet l’avenir des jeunes en ne réduisant pas suffisamment ses émissions de GES. Ceci pourrait constituer une atteinte au droit à la vie, à la liberté et à la sécurité, selon la Charte canadienne des droits et libertés.

La demande : Un plan de rattrapage climatique du gouvernement (diminution des GES et décarbonation rapide des secteurs polluants).

Entamée en 2019, la poursuite devrait connaître un dénouement en 2025. Six ans plus tard!

Albert avait 16 ans au début de la poursuite. Iel en aura 22 ou 23 au moment de la décision. Iel a changé, tout comme ses acolytes. Mais peu importe leur âge au moment du verdict, ces jeunes mènent la bataille en pensant aux enfants et aux générations qui suivront.

À lire dans le même dossier : La planète au tribunal pour le climat

 

Merci à Me Merlin Voghel, avocat au Centre québécois du droit de l’environnement, pour ses conseils lors de la rédaction de ce dossier

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